L’équilibrage de la tradition et l’innovation en Suisse

TRANSLATED BY MELISSA NUHICH
LANGUAGE: FRENCH

L’actuelle devise (non officielle) de la Suisse « Un pour tous, tous pour un » incarne l’esprit innovateur du pays mais aussi sa fierté pour ses traditions. Elle assure la stabilité, l’unité nationale, mais aussi la chance d’être audace. Au lieu d’abandonner ses traditions lorsqu’elles ne sont plus les dernières lubies la Suisse réussit à utiliser ses traditions comme source d’inspiration pour leurs innovations.

La Suisse est depuis longtemps obligée à innover puisqu’elle est privée de ressources naturelles (Rutschi). Or nous allons voir que même si elle est régulièrement menée à plonger dans le monde de l’innovation elle n’en reste pas moins respectueuse et fière de ses propres traditions.

Au fil des siècles, le peuple helvétique n’a eu d’autre choix que de se réinventer, ayant besoin d’étendre leurs sources de profits. Le tandem éducation (recherche) et économie tient une place importante dans la longue tradition de développement et innovation helvète. Selon nombreux études, les dépenses de recherche et de développement en Suisse représentent chaque année environ 3% du PIB suisse correspondant au même niveau qu’aux Etats-Unis (Fumagalli), soit environ 22 milliards de francs suisses. De plus, la majorité du financement provient des entreprises privées (86%) (aboutswitzerland.org). Par ailleurs, la Suisse a le taux le plus élevé d’achèvement de doctorats avec 3,3% en 2012 ; et actuellement près de 40% de la population de 25 à 64 ans a un diplôme de niveau tertiaire (aboutswitzerland.org). Ainsi la tradition suisse veut que l’éducation et la recherche soient en première ligne pour les investissements puisqu’elles conduisent l’innovation suisse et contribue fortement à son succès pérenne.

La Suisse a une politique économique libérale axée sur la stabilité mais aussi sur ses valeurs traditionnelles de formation et de sobriété. Le PIB par habitant de la Suisse est classé le second plus élevé du monde. Ceci s’explique fortement sur l’importance de l’éducation puisque les services représentent environ 74% du PIB suisse. En revanche, 25% du PIB provient de l’industrie et moins de 1% résulte de l’agriculture (aboutswitzerland.org). En premier lieu, les grandes entreprises sont les acteurs principaux de l’innovation. Les fameuses et florissantes entreprises telles que Nestlé, Roche, ABB et Novartis ont déposé, en 2014, chacune entre 400 et 600 brevets. Nous savons en outre que selon l’Office européen des brevets elles figurent au sein des 50 principaux déposants d’Europe (Rutschi). Rutschi nous fait remarquer aussi que les petites et les moyennes entreprises (PME) suisses ont également une forte capacité à innover. Souvent elles sont capables d’y intégrer de nouveaux savoirs et méthodes pour offrir des produits uniques de grande qualité, et qui se focalisent dans des niches ainsi que ciblant les marchés mondiaux. Près 10% des PME industrielles indiquaient être leader du marché mondial pour au moins un produit selon un sondage par le Crédit Suisse en 2014 (Rutschi). Ainsi l’économie helvète continue à fleurir puisque ses traditions veulent que l’apprentissage conduise l’économie. De plus, les succès d’autrefois des entreprises restent toutefois vivantes puisque les innovations d’aujourd’hui s’inspirent d’eux.

Toutefois les entreprises helvètes ont pu aussi réinventer leurs produits traditionnels afin de préserver leur succès. L’industrie horlogère fait partie intégrante de l’héritage et l’ADN suisse en partie puisqu’elle fait preuve d’une soif permanente d’innovation sans jamais renier ses racines. Paul O’Neill nous fait apprendre par exemple que le célèbre Swatch Group a pu étendre son produit en se consacrant peu à peu au chronométrage sportif en y produisant de nombreuses innovations qui rendent leurs produits phares dans un monde de concurrence. En 2013, la Suisse a pu exporter 28 millions de montres valant environ 23,5 milliards de dollars (USD), ainsi la plaçant en tête pour l’exportation horlogère dans le monde (aboutswitzerland.org).

Hors l’industrie horlogère, des produits réputés tels que le chocolat, le café et le fromage demeurent populaire dans le monde. En 2013, la Suisse exporta 65 000 tonnes de café et c’est en 1976 que les capsules Nespresso furent inventées (aboutswitzerland.org). Récemment, Nespresso s’est réinventé par l’intermédiaire de leurs fameux publicitaires avec en vedette le célèbre et énormément populaire George Clooney qui, en tant que leur porte-parole, assure la prospérité de cette marque.

Un simple coup d’œil de la Suisse laisse l’image d’un petit pays alpin ayant un foisonnement de vaches, de moutons et de banques. Or la réalité est différente. Si la Suisse est reconnue pour son esprit innovateur, elle reste toutefois un lieu de traditions. En effet, la tradition suisse se renouvelle et prend dans ses bras les changements de la modernité. Ainsi l’innovation Suisse consiste au prolongement de ses traditions qui continue à demeurer avec fierté et succès.

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Balancing Tradition and Innovation in Switzerland

 

Switzerland’s current (unofficial) motto “One for all, all for one” embodies the country’s innovative spirit, but also its pride for its traditions. It ensures stability, national unity, but also the chance to be audacious. Instead of abandoning its traditions when they are no longer the last fad, Switzerland manages to use its traditions as a source of inspiration for their innovations.

Switzerland has long been forced to innovate since it lacks natural resources (Rutschi). But we will see that even if it is regularly led to immerse itself into the world of innovation, it is nonetheless respectful and proud of its own traditions.

Over the centuries, the Swiss people had no choice but to reinvent themselves, needing to expand their sources of profits. The education and research tandem is an important part of the long tradition of Swiss development and innovation. According to numerous studies, research and development expenditure in Switzerland represents about 3% of the Swiss GDP each year, corresponding to the same level as in the United States (Fumagalli), about 22 billion Swiss francs. In addition, the majority of funding comes from private companies (86%) (aboutswitzerland.org). Furthermore, Switzerland has the highest rate of completion of doctorates with 3.3% in 2012, and currently around 40% of the population aged 25 to 64 has a tertiary level diploma (aboutswitzerland.org). Therefore, the Swiss tradition wants education and research to be at the forefront of investments, as they drive Swiss innovation and contribute significantly to its long-term success.

Switzerland has a liberal economic policy focused on stability but also on its traditional values ​​of training and pragmatism. The GDP per capita of Switzerland is ranked the second highest in the world. This is strongly explained by the importance of education since services account for around 74% of Swiss GDP. By contrast, 25% of GDP comes from industry and less than 1% comes from agriculture (aboutswitzerland.org). In the first place, large companies are the main actors of innovation. In 2014, the famous and successful companies such as Nestlé, Roche, ABB and Novartis each filed between 400 and 600 patents. We also know that according to the European Patent Office they are among the top 50 applicants in Europe (Rutschi). Rutschi also points out that Swiss small and medium-sized enterprises (SMEs) have a strong ability to innovate. Often they are able to incorporate new knowledge and methods to offer unique products of high quality, which have a niche focus, as well as targeting global markets. According to a survey by Credit Suisse in 2014, nearly 10% of industrial SMEs reported being the world market leader for at least one product (Rutschi). Thus, the Swiss economy continues to flourish since its traditions want learning to lead the economy. In addition, however, the past successes of the companies remain alive, since the innovations of today are inspired by them.

However, Swiss companies have also been able to reinvent their traditional products to preserve their success. The watch industry is an integral part of Swiss heritage and DNA, in part because it demonstrates a constant thirst for innovation without ever denying its roots. Paul O’Neill teaches us, for example, that the world-famous Swatch Group has been able to expand its product line by focusing on sports timing, producing many innovations that make their flagship products globally leading. In 2013, Switzerland was able to export 28 million watches worth around 23.5 billion dollars (USD), placing it at the top of the list for world watch exports (aboutswitzerland.org).

Outside the watch industry, reputable products such as chocolate, coffee, and cheese remain popular worldwide. In 2013, Switzerland exported 65,000 tonnes of coffee and it was in 1976 that Nespresso capsules were invented (aboutswitzerland.org). Recently, Nespresso has reinvented itself through their famous advertisers featuring the famous and hugely popular George Clooney who, as their spokesperson, ensures the prosperity of this brand.

A simple glance at Switzerland generates the image of a small alpine country having an abundance of cows, sheep and banks. But the reality is different. Although Switzerland is known for its innovative spirit, it remains a place of tradition. Indeed, the Swiss tradition is renewed and embraces the changes of modernity. Swiss innovation is the extension of its traditions, which continues to live on remain with pride and success.

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